Le groupe mise sur une baisse de 30 % des coûts des services délocalisés.
A l’instar de plusieurs banques françaises, qui ont fait du Portugal leur base arrière pour bénéficier des moindres coûts salariaux du pays, le groupe Crédit agricole a décidé de délocaliser une partie de ses activités informatiques à Lisbonne. Selon nos informations, le groupe s’apprête à y installer un centre européen de compétences, qui proposera, à partir d’avril, à ses différentes filiales des prestations informatiques, assurées par un fournisseur externe.
Cette délocalisation ne concernera pas les salariés du Crédit agricole, mais des sous-traitants, des prestataires en développement informatique situés en France, auxquels le groupe bancaire fait massivement appel.
LCL, filiale de l’institution mutualiste, a présenté le projet le 8 février devant son comité central d’entreprise (CCE). Cette nouvelle organisation va «permettre de réduire les coûts des missions externalisées jusqu’à 30 % après amortissement des coûts du projet», précise le document interne remis aux membres du CCE. Selon ce dossier, les sociétés de services informatiques français facturent aujourd’hui à LCL en moyenne 610 euros la journée de prestation, contre un tarif «cible» estimé à 410 euros pratiqué par le futur centre de compétence qui sera installé à Lisbonne.
Investissement de 5 millions d’euros
Pour justifier cette décision auprès des représentants des salariés, le groupe bancaire met également en avant «une pénurie d’informaticiens» en France «qui s’installe dans la durée». «Le secteur informatique banque-finance perd en particulier de son attractivité depuis 2008», tandis que la «qualité des profils proposés» par les prestataires «s’érode», indique encore le document.
A l’avenir, le groupe Crédit agricole continuera à faire appel à des prestataires français, mais moins que par le passé. Avec quelles conséquences sur l’emploi ? Chez LCL, entre 40 % et 50 % des missions de développement.
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Legenda e Créditos de Foto: Devant une agence Crédit agricole à Nantes, en juin 2017. LOIC VENANCE / AFP